Il existe de nombreuses légendes sur la Dame Blanche, en voici quelques-unes.
Si vous en rencontrez d'autres (des dames blanche^^) postez les.
Une dame blanche vient parfois s'asseoir sur les débris de la tour. Une jeune fille s'en étant un jour approchée, elle la pria de revenir à une heure indiquée, en lui annonçant qu'un dragon à la gueule enflammée, au regard terrible, s'élancerait vers elle d'un air menaçant; mais, ajouta la dame blanche, il n'en faut concevoir aucune frayeur, il faut attendre, il faut prendre dans sa bouche même une clef, qui est celle d'un trésor. Après quelques hésitations, la jeune fille promit tout: elle vint en effet. De son côté, le dragon ne manqua pas de se présenter. Le feu qui sortait de son gosier, et ses cris horribles, effrayèrent tellement cette timide villageoise, qu'elle n'osa poursuivre son entreprise. Alors une voix plaintive s'écria: "Me voici donc captive pour cent ans encore. La jeune fille mourut de terreur.
Une fois en possession de la clef, qui est d'or, la jeune fille devait descendre un escalier, ouvrir une porte avec la clef, s'emparer du trésor déposé au fond d'un souterrain, garder pour elle ces richesses, à l'exception d'un ciboire qu'elle irait remettre au curé. Dès la première fois que le desservant dirait la messe en utilisant ce ciboire (ou plutôt ce calice), la dame blanche serait sauvée. Pour finir, la jouvencelle n'osait affronter le dragon à la gueule de feu; elle s'enfuyait à toutes jambes.
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Un jeune homme, en chantant, remontait la vallée de la Rosemontoise. Il passait au pied des ruines du Rosemont lorsqu'il fut accosté par une dame, de blanc vêtue, et suffisamment séduisante pour entraîner sans trop de peine le garçon dans la foret, jusqu'à proximité du vieux château.
Ils s'arrêtèrent devant une petite grille en fer, posée au pied d'un rocher. La dame la toucha : elle tourna, en grinçant, sur ses gonds rouillés. Le jeune homme s'aperçut qu'ils étaient à l'entrée d'un souterrain.
Ils s'y engagèrent, guidés par les lueurs qui brillaient au fond. Ils parvinrent bientôt à une salle voûtée, faiblement éclairée, dans laquelle étaient entassés de nombreux coffres. La dame souleva l'un des couvercles : le coffre était plein de pièces d'or qui luisaient doucement.
Dans un coin de la salle, il vit tout à coup, caché par l'ombre, un monstre horrible, assis sur son derrière et qui, la gueule ouverte, semblait garder ces richesses immenses.
Le garçon n'était point téméraire et tenait à la vie : il détala sans attendre la moindre explication. la dame eut beau l'appeler, le supplier, lui crier des promesses rassurantes, il ne s'arrêta point dans sa course jusqu'à ce qu'il eut retrouvé le chemin de la vallée.
Il raconta son aventure. On lui apprit qu'il avait rencontré la Dame du Rosemont. Cette femme vécut il y a bien longtemps : belle et séduisante, elle fit bien du mal autour d'elle. A force de voler les gens, elle était devenue riche. C'est pour cela qu'à sa mort, elle fut condamnée à rester avec l'affreux démon de la grotte aux trésors.
Mais elle conserve tout de même une chance : tous les cent ans, elle a la possibilité de reprendre sa forme humaine et de revenir sur terre ; si quelqu'un la suit et accepte ses trésors, elle sera délivrée pour toujours.
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La Dame blanche était de son vivant la fille de Zibrid, un des descendants d'Adalbert, fondateur du château.
Zibrid qui vivait en Pologne se décida à revenir en Moravie à Pernstejn, demeure de ses ancêtres.
Les Moraves n'aimaient guère les Polonais et encore moins les compatriotes qui avaient abandonné la Moravie pour vivre en Pologne et revenir au pays après de longues années d'absence. Ainsi donc, les troupes moraves passèrent à l'attaque du château Pernstejn, décidé a le détruire...Mais Pernstejn était une bâtisse très solide et résistait fort bien à l'assaut des guerriers moraves.
Après des mois interminables de résistance, Zibrid commençait à se lasser. Les assaillants moraves étaient épuisés. Zibrid tenta de mettre fin au siège du château.
Il invita alors les chefs des troupes moraves à Pernstejn et leur proposa la trêve. Les Moraves acceptèrent sans hésiter, avec enthousiasme.
Tout le monde était satisfait, sauf Zimehava, la fille de Zibrid.
La jeune fille avait hérité la beauté de sa mère, le courage et la force de son père. Elle avait de beaux yeux bleus, un visage fin au teint laiteux et des cheveux d'un blond cendré qui lui descendaient jusqu'aux chevilles. Elle montait admirablement bien à cheval, maniait l'épée avec une facilité surprenante et était un excellante archère. Le sang chaud de Zimehava refusait d'adopter la tactique de son père Zibrid. Elle estimait qu'il n'aurait pas dû proposer la trêve, mais lutter avec ferveur, même au risque de leurs propres vies.
Zibrid et les chefs des troupes moraves n'étaient pas encore sortis de la grande salle de réunion, alors que la jeune fille montait déjà aux remparts, armée de son arc. Zimehava tirait dans les rangs ennemis, ne manquant jamais la cible visée. Les gardes avertirent Zibrid de la situation. Le seigneur était furieux que Zimehava voulait gâcher sa démarche diplomatique. Il monta rapidement sur les remparts, s'approcha de sa fille et lui transperça le coeur par un coup d'épée. Le corps de Zimehava s'affaissa inerte sur le sol. C'était la dernière victime de l'assaut du château Pernstejn, tuée par son propre père. Les troupes de Zibrid ainsi que les troupes ennemies participèrent à l'enterrement de Zimehava.
Après les obsèques, les troupes se séparèrent en paix.
Malheureusement, même après la mort, l'âme de Zimehava ne retrouva pas la paix. Depuis le jour fatal, l'esprit de Zimehava, fille de Zibrid, a pris la forme d'une dame blanche. Depuis, elle erre chaque nuit dans les couloirs du château Pernstejn. Ensuite, l'esprit se dirige sur les créneaux, longe les remparts, puis la silhouette disparaît dans le vide. Jusqu'à l'extinction de la famille des Pernstejn, l'expression du visage de la Dame blanche prédisait l'avenir de la famille.
Si la Dame blanche souriait, une bonne nouvelle s'annonçait.
En revanche, si son visage reflétait la tristesse, les seigneurs de Pernstejn s'attendaient à un décès en famille ou à un cataclysme.